 
															Les organismes de formation professionnelle (OFP) rencontrent souvent trois notions : certification, accréditation et homologation. Bien qu’elles soient liées, elles ne recouvrent pas la même réalité. Savoir les distinguer est essentiel pour les OFP, les apprenants et les employeurs.
La certification, qu'est-ce que c'est ?
La certification est un processus qui garantit que les formations, les compétences et le fonctionnement d’un OFP respectent un référentiel qualité.
Exemple : le REPAQ de l’OPAQOF impose 13 critères de qualité. Une certification valide l’organisation, les programmes et les compétences des apprenants. L’OPAQOF vient d’ailleurs de former 9 auditeurs, rendus capables de délivrer la certification REPAQ aux organismes de formation intéressées.
Elle permet ainsi aux OFP de renforcer leur crédibilité et leur visibilité, de répondre aux appels d’offre et de renforcer leur attractivité auprès des apprenants, tout en étant un levier stratégique d’inclusion socio-économique dans la sous-région.
À l’instar de l’OPAQOF qui propose des accompagnements pour la certification des OFP selon les normes ISO ou REPAQ, il existe plusieurs cabinets de certification privés comme le Bureau Veritas Afrique, ACS CONSULTANTS, DNV, etc qui remplissent ce rôle d’accompagnateur et d’auditeurs, intervenant principalement :
- Au niveau organisationnel en évaluant la qualité du management, de la gouvernance et de l’efficacité des processus pédagogiques
- Au niveau des programmes en vérifiant la conformité des contenus aux standards sectoriels ou internationaux, et
- Au niveau des apprenant en veillant à la délivrance de titres reconnus, certifiant les compétences acquises dans les branches professionnelles concernées.
Que dire de l'accréditation ?
L’accréditation atteste qu’un organisme est compétent et impartial pour certifier ou évaluer. Cruciale pour les partenariats nationaux et internationaux, elle garantit la légitimité des certifications. Sans elle, les certifications délivrées perdent donc de leur valeur.
En Afrique, plusieurs autorités nationales d’accréditation jouent ce rôle :
- Le South African National Accreditation System (SANAS) en Afrique du Sud,
- La Kenya Accreditation Service (KENAS) au Kenya, et
- Le CAMES, Conseil Africain et Malgache pour l’Enseignement Supérieur, qui fait le pont entre les bénéficiaires de ses 19 pays membres pour la délivrance d’accréditation de programmes et d’institutions selon les standards communs à ses critères.
L'homologation : une validation purement administrative
L’homologation est la reconnaissance officielle d’un programme ou d’un diplôme par les ministères.
Elle assure aux organismes de formation professionnelle entre autres privilèges:
- L’accès aux financements publics,
- La reconnaissance par les employeurs nationaux à l’exemple de l’administration publique avec un impact significatif sur
- L’employabilité des apprenants,
Elle implique par contre une exigence de conformité et de suivi à mettre en pratique par des auditeurs accrédités suivant les normes du ou des référentiels sous lesquelles peuvent œuvrer les OFPs.
Certification, accréditation ou homologation d'un OFP : les erreurs à ne pas commettre
Dans le cadre de la mise en œuvre efficace de la certification, de l’accréditation ou de l’homologation d’un OFP (organisme de formation professionnelle), un certain nombre d’erreurs quant au suivi ou à l’appréciation de la qualité acquise sont à éviter.
- Pour la certification :- Il ne faut pas confondre certification d’un programme et certification d’un organisme.
- La certification n’est pas qu’un tampon ou une étiquette posée sur un document, car elle est gage de processus de qualité continue ; elle implique donc des pratiques internes évolutives en fonction des critères du référentiel que l’OFP veut appliquer.
- Une certification valable doit être obtenue auprès d’un organisme non reconnu internationalement, disposant de ses auditeurs accrédités.
 
- Pour l’accréditation :- L’OFP ne doit pas sous-estimer la rigueur du processus, puisqu’elle engage sa crédibilité auprès des États et des partenaires;
- Il ne doit pas négliger la préparation de ses preuves documentaires, dossiers nécessaires pour constituer sa candidature à l’accréditation d’une norme ou d’un référentiel de qualité;
- Il doit maintenir son niveau de qualité de sorte à entretenir son statut, au risque de perdre son accréditation.
 
- Pour l’homologation :- L’OFP doit mettre à jour ses contenus au risque de perdre sa valeur si non-conformité des normes du référentiel qualité auquel il a souscrit.
- Ses offres doivent s’aligner avec les besoins du marché du travail ou les standards éducatifs.
- Il doit communiquer sur sa valeur ajoutée, de sorte à attirer des partenaires et des étudiants.
 
À ces différentes situations sont à ajouter le manque de veille réglementaire, l’absence d’implication de la direction en déléguant le process à une personne isolée, sans engagement institutionnel fort, et le manque de suivi post-obtention.
Conclusion
Pour un OFP, la qualité et la crédibilité doivent d’abord passer par la connaissance des objectifs à atteindre quant à la certification, l’accréditation ou l’homologation de ses activités pédagogiques.
Avec des acteurs comme le CAMES, l’OPAQOF et d’autres initiatives africaines, l’Afrique dispose désormais d’outils stratégiques pour renforcer la qualité et la reconnaissance des organismes de formation professionnelle.
L’avenir se jouera dans la capacité à concilier normes internationales, exigences régionales et réalités panafricaines pour bâtir un écosystème de formation crédible et compétitif, comme l’ambitionne l’OPAQOF.
